Sites Naturels

Le Kalahari

Le Kalahari est une vaste zone semi-désertique qui s’étend sur le Botswana principalement et une petite partie sur la Namibie et l’Afrique du sud.
C’est d’ailleurs sans doute dans ce parc national de Kgalagadi, dans sa partie sud-africaine, que ce milieu est le plus facile à aborder. Il est doublé par une partie accolée du côté Botswana.
La structure de ce parc de 3,6 millions d’hectares, dont 1,5 en Afrique du Sud, est très simple puisqu’il se compose du lit de deux rivières à sec une majorité de l’année, entourées de dunes de sables.
Les deux rivières convergent à l’entrée du parc, à « Twee rivieren ».
Il existe donc une piste dans chaque lit de rivière et deux ou trois pistes (selon votre motorisation) pour passer de l’une à l’autre. La faune est concentrée dans les deux rivières car il y a des points d’eau artificiels régulièrement espacés. Il s’agit d’abreuvoirs en béton (pas très « chouette » pour l’image) alimentés par une pompe qui va chercher l’eau dans la nappe.
Il n’est pas possible, bien sûr, d’envisager de parcourir tout le parc en une journée et l’exploration correcte demande un minimum de trois jours en dormant dans les différents camps judicieusement dispersés le long des pistes.
Kgalagadi est vraiment extrêmement séduisant. On est très vite conquis par l’ambiance très particulière qui nimbe ce milieu. La lumière d’hiver (juillet-août) est de toute beauté. La faune y est très abondante et c’est sans doute la première surprise pour ce type de milieu. Oryx, gnous et springbok seront les premiers herbivores que vous rencontrerez dès l’entrée du parc. Les ornithologues y trouveront largement leur comptant par un grand nombre de passereaux, de rapaces et d’outardes (4 espèces). Les photographes ne se lassent pas de la très belle lumière de Kgalagadi. La particularité du parc tient aussi dans l’observation particulièrement propice des prédateurs. Les lions du Kalahari avec leur crinières noires sont très célèbres (400 environ), les guépards sont faciles à observer car ils se concentrent sur le terrain des lits de rivières adaptés à leur course rapide ; ils semblent répugner à s’aventurer dans les dunes. Personnellement nous en avons vu 7 différents en 6 jours. Nous avons eu également la chance de faire une belle observation de léopard et je serais presque tenté de vous dire qu’il est plus facile à observer ici que dans le Kruger. Et, cerise sur le gâteau, nous avons vu un caracal. Les autres petits prédateurs visibles, avec de la chance, au Kgalagadi sont le chacal, le chat sauvage et le renard du Cap. En fait, je pense que, pour ces animaux, leur observation est question de saison. A la fin août, nous sommes arrivés en plein rut du chacal et nous en avons vu énormément dont un accouplement à l’affût de Nossob. Par contre, nous n’avons pas vu de renard ou de chat. La meilleure saison est sans doute lors du nourrissage des jeunes (printemps) qui oblige les adultes à chasser même en plein jour. Quand aux deux espèces de hyènes, nous n’en avons pas vu une seule en 6 jours alors que d’autres personnes les ont facilement observées. Par contre nous avons pu rencontrer une famille de suricates deux jours de suite car ils sont restés à chasser le long de la piste principale, mais le troisième jour ils avaient visiblement changé de secteur et avaient définitivement disparu. Je pense donc qu’il faut de la chance pour en voir et que l’on peut très bien faire un séjour de plusieurs jours sans en voir.

Kgalagadi pratique :
Première chose à savoir avant tout : il faut vous y prendre tôt ! surtout pour certaines périodes de l’année et encore ; en fait, la période la moins fréquentée est la saison des pluies (novembre-décembre) mais le reste du temps, les réservations sont indispensables.
Envisager de réserver trois à quatre mois à l’avance pour des bungalows en été ou toute période scolaire, moins pour un site de camping. Par contre il existe des camps « sauvages » appelés Wilderness : camps où il faut réserver plus d’un an à l’avance ! Les camps classiques sont : Twe river, Nossob et Mata Mata ; ce sont des camps clôturés où l’on trouve les boutiques habituelles, seul Twe river possède un restaurant.
Les wilderness camps sont des camps plutôt de luxe non clôturés donc visitables par les lions et autres prédateurs ce qui donne une dimension supplémentaire à votre séjour.
Nous avons testé le Kalahari tented camp : un souvenir merveilleux.
Certains de ces camps ne sont accessibles qu’en 4X4 et les places étant limitées il faut s’y prendre longtemps à l’avance.
Par exemple les camps mythiques de Gharagab ou de Grootkolk sont complets plus d’un an à l’avance car ils sont vraiment situés au bout du monde (seulement 4X4) et ne possèdent que 4 logements.
Au sujet du véhicule : en théorie les 4 pistes principales sont accessibles à tout type de véhicule.
Nous y avons été avec une petite Hyundaï et honnêtement ce n’est pas à faire car avec le sable et la tôle ondulée, nous avons eu parfois beaucoup de mal à passer certains secteurs (ensablement ou impossible de monter la pente). Je conseille donc au moins un gros véhicule ou un 4X4 quand même ou, à défaut, un NISSAN Xtrail qui n’est pas toujours 4X4 mais déjà costaud.
Certaines parties de piste sont bordées par des talus de sable qui empêchent de voir lorsque l’on est dans un petit véhicule (vers Nossob).
Donc, comme indiqué plus haut, la faune est principalement concentrée sur les deux rivières, et les passages de l’une à l’autre à travers les dunes peuvent être fastidieux car la piste n’est que tôle ondulée. Mais cela vous permet de voir les dunes de sable rouge et de rencontrer quand même quelques animaux.
C’est l’hiver (notre été) qui est le plus attractif pour le tourisme et l’image ; les nuits peuvent être très froides (gelées courantes), jusqu’à octobre où la chaleur commence à monter très fort. De novembre à janvier c’est la saison humide avec une atmosphère irrespirable de 40 °c, une humidité de 100 % et, attention, risque de paludisme.
Le paysage est très vert. Ensuite on revient très vite à une saison chaude et sèche, le mois d’avril avec les congés est souvent plein 4 à 6 mois à l’avance.
Voilà les renseignements indispensables pour visiter cet endroit du monde vraiment exceptionnel qui a laissé très peu de visiteurs indifférents.