Sites Naturels

Le Mont Kinabalu

Le Mont kinabalu se situe à Bornéo, en Malaisie, dans l’état du Sabah, tout au nord de l’ile.
Il s’agit d’un piton de granit qui a percé la croûte terrestre voici 10 millions d’années ce qui en fait le plus jeune massif granitique de la planète.
Cette poussée continue de nos jours.
Il culmine à 4000 mètres et c’est le seul massif de cette altitude entre l’Himalaya et les montagnes de Papouasie.
Cette situation particulière en a fait un haut lieu de biodiversité botanique car la montagne a accueilli des semences de plantes venues de plusieurs milliers de kilomètres à la ronde. Toutes ces plantes ont trouvé un climat à leur convenance selon l’altitude ; ainsi isolées, elles ont continué leur évolution et c’est pour cette raison que le taux d’endémisme est très élevé sur le Mont Kinabalu.
On trouve ainsi, des espèces uniques d’éricacées, de rhododendrons, medilina, gesnériacées, népenthès etc. et surtout 1500 espèces d’orchidées !
La faune présente également un nombre d’espèces impressionnant et pour beaucoup unique. Ceci est très marqué chez les insectes.
Pour toutes ces raisons le Mont Kinabalu a été classé patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
Ce sont également des paysages uniques au monde et un formidable château d’eau pour toute la région.
Alors que la déforestation a éliminé quasiment la plupart des forêts de plaine alentours, le Mont Kinabalu apparaît ainsi comme un véritable « oasis » de nature dont la visite laisse des souvenirs impérissables.
Beaucoup de touristes ne viennent seulement que un ou deux jours au parc national du Kinabalu, le plus souvent pour faire uniquement l’ascension et c’est vraiment dommage car c’est oublier bien trop vite que le parc du Kinabalu c’est surtout 754 km2 de forêts qui s’échelonnent de 1000 à 4000 mètres avec une très grande variété de flore, de faune et de paysage. Prendre le temps de se promener dans ces forêts à travers les dizaines de kilomètres de sentiers proposés est une formidable découverte naturaliste.
Pour ma part je suis déjà allé 3 fois dans ce parc et ma dernière visite, en octobre 2008, est celle qui m’en a laissé le plus beau souvenir.

Voici mes conseils de séjour.
Choisir octobre comme date de voyage permet de découvrir un maximum d’orchidées en fleur. Et certaines années la forêt du Kinabalu mérite vraiment le nom de forêt aux orchidées car c’est par dizaines que vous pourrez admirer ces plantes dans toute leur beauté, certaines très spectaculaires et d’une beauté à couper le souffle comme les coelogynes. Mais beaucoup sont de petite taille et demandent de l’attention pour les découvrir.
Ensuite, de novembre à février c’est la saison des pluies qui peuvent gêner le séjour ;
de mars à mai c’est une petite saison sèche qui permet d’observer les paphiopedilum (sabot de venus) en fleur au sommet.
Durant notre été la saison est assez idéale mais il y a plus de visiteurs.
Malgré tout Bornéo est situé sous l’équateur et il pleut toute l’année avec environ 4000 mm d’eau sur le Kinabalu autant dire qu’il faut s’attendre de toute façon à un temps très variable et de la pluie quelque soit le moment de la visite.
Je conseille un séjour de 5 à 6 jours. Il faut se donner 2 ou 3 jours pour visiter le parc à travers les sentiers qui rayonnent autour de l’accueil du parc. il s’agit encore, par endroit, de la forêt ombrophile à Dipterocarpacés et on peut encore voir quelques beaux arbres. On y observe beaucoup d’orchidées, de fougères arborescentes et une flore très variée. De nombreux petits torrents agrémentent les promenades ; les températures sont tout à fait agréables. La faune est discrète mais pourtant très riche avec 100 espèces de mammifères (vous verrez de nombreux écureuils) et plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux qui vous garantissent un festival de couleur ; je vous souhaite de trouver une troupe de singes Presbytis rubiconda qui sont vraiment adorables et superbes dans leur fourrure orange.
Après s’être fait les jambes vous pouvez envisager l’ascension. Pas de difficultés particulières il suffit d’être en bonne forme physique.
Il faut tout réserver d’avance par internet car le nombre de places est limité et c’est vite complet par moment.
A l’arrivée vous confirmez vos réservations à l’accueil du parc.
Le jour de l’ascension il faut se présenter à l’accueil de bonne heure (8 heure environ) on vous attribuera un guide (obligatoire).
De là une navette emmène tout le monde au départ de la marche (power station) à 1800 mètres.
Vous passez un point de contrôle (vous avez des badges !) et c’est parti !
Comptez 5 heures pour faire tranquillement les 1400 mètres de dénivelé.
Surtout regardez autour de vous : c’est de plus en plus magnifique au fur et à mesure que l’on monte. Vous entrez dans une forêt de brume et de mousse ; la végétation est continue depuis le sol jusqu’au sommet des arbres.
Vous arrivez au refuge, Laban Rata, au milieu de l’après-midi. Vous êtes à 3200 mètres et le panorama est extraordinaire.
Le couchage se fait en dortoir (la chambre est très chère et de peu d’intérêt), la nourriture abondante et délicieuse. Couchez-vous tôt car debout à 2H30 le lendemain !
On monte de nuit avec la lampe frontale et on arrive au sommet avec le lever de soleil.
Quelques petits passages vous laisseront de bons souvenirs comme ceux où il faut se tenir à une corde dans l’obscurité et la roche glisse !
Le paysage est surprenant et ne ressemble à rien de connu.
La descente se fait tranquillement pour se retrouver au refuge vers 8 heures. On peut prendre un bon petit dej.
Là : deux options ;
soit après s’être reposé reprendre la descente jusqu’au parc, en bas ; vous arriverez dans l’après midi ;
soit et c’est mon conseil, rester la journée au refuge pour récupérer et descendre le lendemain par le chemin qui vous emmène à Mesilau. C’est un nouvel hôtel situé plus au nord. Il s’agit d’une balade encore plus fantastique que le chemin principal ; fortement conseillée pour découvrir la forêt d’altitude. Mais attention ça se mérite ! 8 heures de marche et c’est vraiment fatiguant et encore nous l’avons fait en descente ; nous y avons croisé quelques rares touristes qui en faisaient la montée, je déconseille. Par contre paysages fabuleux garantis.
L’hôtel de Mesilau est relativement vide car boudé des visiteurs ; d’ailleurs le personnel du parc « pousse un peu à la consommation » en vous encourageant à y aller. On sent qu’ils ont du mal à le remplir. Le seul reproche que je lui ferais est de ne présenter que très peu de chemin de promenade ; par contre, les bungalows dispersés dans la forêt sont très sympathiques. Si tout va bien le personnel à fait suivre vos bagage depuis le centre principal jusqu’à Mesilau ; bon ! Nous les avons attendu tout le reste de la journée mais tout arrive.

Un séjour en Malaisie reste bon marché même si le parc du Kinabalu est un peu plus cher que la moyenne ;
il devient effectivement de plus en plus couru.
Comptez environ 60 € pour une nuit en petit bungalow au hill lodge du parc (tarifs octobre 2008).
Il existe également des dortoirs.
Les repas se prennent au self bon marché et très bon.
Les réservations se font par le site du Sutera sanctuary lodge.
Aux dernières nouvelles (décembre 2009) il semble que les prix aient encore grimpé et que Sutera commence à prendre le Kinabalu pour la vache à lait.
Sachez que l’on peut très facilement loger et manger en dehors du parc car il y a des structures d’accueil à 10 ou 15 minutes à pieds depuis l’entrée du parc. Et là les prix sont plus que raisonables.