Sites Naturels
Parc Kruger
Le parc Kruger, au nord-ouest de l’Afrique du sud, est à la hauteur de sa réputation. Déjà par les chiffres, il impressionne : 380 km de long pour une largeur moyenne de 60 km, soit environ 20 000 km2. Il regroupe une vingtaine de milieux différents. Il s’étend tout en longueur, à la frontière avec la Mozambique. Ses 380 km étalés du nord au sud expliquent la grande variation de milieux rencontrés si l’on prend le temps de le parcourir complètement.
La porte nord, Punda Maria est la plus éloignée des centres comme Johannesburg ou Prétoria. Ce secteur reste à l’écart de la grosse fréquentation touristique du sud ; c’est justement pour cela que cette région nord vaut largement le détour.
Punda Maria se situe à 600 km de Johannesburg autant dire une bonne journée de route. C’est la région des Baobabs et de la savane arborée à Mopanes (un arbre typique de ce milieu). Cette végétation dense peut rendre l’observation des animaux aléatoire mais malgré tout comment ne pas voir les girafes qui vous regardent par-dessus les arbustes ou le troupeau de 100 buffles qui barre la piste ! Évidemment découvrir le petit steenbock ou le farouche Cephalophe de Grimm demande plus de patiente et surtout un déplacement lent et attentif mais, très vite, l’observation sera au rendez-vous. Ne parlons pas des dizaines d’oiseaux qui, eux, se laissent largement admirer. L’intérêt de la région de Punda Maria se situe dans l’observation des magnifiques Nyalas qui sont, ici, plus abondants qu’ailleurs dans le parc. Le circuit incluant les rives du Limpopo, tout au nord, est indiscutablement un des plus beau du parc. Girafes, éléphants, buffles et nyalas y sont très abondants.
Ensuite l’étape menant de Punda Maria à Shingwedzi n’apportera pas beaucoup de variation dans le paysage et il faudra attendre la région du camp de Mopani pour voir la végétation changer : Baobabs de plus en plus rares et apparition de milieux plus ouverts, type savane. Sur ce secteur (Shingwedzi-Mopani) prendre plutôt la « old main road » (S144) qui n’apporte peut-être pas plus de chance de voir des animaux qu’ailleurs mais qui est assez typique. De même, la route S50, à l’est de Mopani vaut le détour car c’est une zone marécageuse très ouverte où l’observation est facile et les « face à face » avec les éléphants très courant. L’éléphant du Kruger est cabotin ; s’il se tient au bord de la piste, vous ne pouvez pas savoir d’avance s’il vous laissera passer ou non. Vous avancez, il fait mine de venir sur vous avec les oreilles écartées en soufflant et faisant mine de charger puis il s’arrête. Vous réessayez de passer et là il ne bouge pas ! Pourquoi ? On ne sait pas. C’est au filling. L’étape suivante vous mène au bord de l’Olifants, magnifique rivière qui vaut largement le détour rien que pour les panoramas qu’elle offre. De plus, le camp de l’Olifants vous permet de faire étape tout en surplombant un superbe paysage. C’est à partir d’ici que nous avons commencé à voir des lions. Cela ne veut pas dire qu’il y en a pas au nord mais sans doute en moindre quantité et plus difficiles à voir à cause de la végétation car il n’y a rien de plus discret qu’un lion couché. L’étape suivante est celle de Satara qui est un grand camp où il commence à y avoir affluence car on peut dire que c’est la limite nord du secteur très touristique. Il y a donc plus de monde, ce qui créé de gros attroupements lorsqu’il y a des lions rendant leur observation difficile. Mieux vaut donc prendre des pistes comme la S126 et la S36 mais attention c’est très long et il n’y a pas de repère pour savoir où l’on se situe même en suivant le plan au plus près. C’est un des inconvénients du parc.
Lorsque l’on arrive vers Skukuza on entre vraiment dans la grosse zone touristique et il faut dire que le charme tombe un peu même si il y a de superbes paysages comme la S114 qui est une zone d’observation du Léopard dont on dit que le Kruger, est un des parc où l’on a le plus de chance de le voir (regardez dans les arbres). Personnellement 11 jours de safari ne m’ont pas donné cette chance ! Pour éviter la « foule » comme ces bus plein à ras bord qui font une incursion dans le parc seulement pendant quelques heures dans le seul but de montrer un lion, allez vous perdre sur les pistes qui longent la crocodile river à la limite sud. On peut également aller vers le secteur de Pretoriuskop (essayez de le dire plusieurs fois de suite et rapidement, un exploit !) en espérant voir des Hyppotragues (loin d’être garanti). Toute cette partie sud, par contre, offre de nombreuses occasions de voir des rhinocéros blancs parfois en groupe. Il est beaucoup plus rare au nord. Le Kruger héberge également 350 rhinos noirs rarement observés (contre 5000 rhinos blancs !) tout comme les lycaons (400 environ). Le guépard n’est pas abondant (200 maxi) et il est vrai que le milieu ne lui est pas trop favorable.
Quoiqu’il en soit, lorsque vous rentrez au camp le soir (attention d’être à l’heure !) vous verrez la liste des observations du jour ; de quoi vous donner « les boules » car tous les jours sont observés, rhinos noirs, guépards et léopards mais pas vous bien sûr. C’est normal vu la grande fréquentation touristique, trop grande d’ailleurs car j’ai en mémoire ce troupeau d’éléphantes avec leurs jeunes qui n’arrivaient pas à traverser la route car il y avait trop de véhicules (dont plusieurs bus) garés n’importe comment. Elles ont fini par passer en force et barrissant et en courant. Regrettable situation ! Le Kruger pratique : comptez environ 50 à 55 € (octobre 2007) pour louer un « rondavelt » dans les camps. C’est une petite maisonnette tout confort pour une famille (deux adultes et enfants). Camping aux alentours de 10 €. Pour manger (si vous ne faites pas la cuisine) vous avez le choix entre la cafétéria (attention ça ferme à 19H) bon marché et le restaurant copieux (trop) et plus cher (20€/personne).
Meilleur souvenir pour le camp de Punda Maria, le moins équipé mais le moins fréquenté. Il est petit et encore très « familiale », très sympa. Nous y avons campé et la nuit reste inoubliable par tous les bruits dont elle était remplie.
Il y a des heures (variables selon les saisons) pour entrer (et sortir) dans le parc et dans les camps. En dehors, c’est possible avec un « supplément » (pour ne pas appeler cela une « amende »).
La meilleure période pour voir les animaux est la saison sèche de juin à fin septembre car la végétation n’a pas de feuille. Personnellement nous y étions en octobre et nous avons eu le « crachin breton » et la fraîcheur : Temps gris et venteux, pas idéal pour la photo. La saison sèche offre malgré tout un paysage gris et sec peu photogénique sauf le long des rivières..
La saison des pluies commence vraiment en novembre (pas de chance pour nous, elle était en avance !) mais il fait de plus en plus chaud (fin de printemps) jusqu’à la moiteur étouffante du mois de décembre. Cette époque est une époque de floraison de toute beauté telle ces plantes dites « paintbrush » (famille des amaryliidacées). La végétation se couvre très vite de feuilles et rend les animaux difficiles à observer mais le parc vert est une vraie merveille. C’est le « plein boum » pour les oiseaux (reproduction). Décembre janvier est la période des grandes vacances pour les sud-africains donc grosse affluence et tout est complet. La fin de l’été et l’automne est sympa, il y a moins de monde (sud-africains et touristes étrangers) et c’est la saison des naissances pour les mammifères ; pour ceux qui aiment les bébés animaux…
Les routes principales sont goudronnées et une petite voiture suffit. Par contre elle deviendra insuffisante si, comme nous, vous rencontrez de la pluie car les rivières grossissent vite et sont infranchissables sans 4X4. La fréquentation des pistes devient donc aléatoire mais les routes principales toujours fréquentables (il y a des ponts !).
Budget 2007 pour 15 jours dont 12 dans le parc (deux jours d’aller et retour avec visite du canyon de la Blade river) : 3500 € pour deux, location d’une (petite) voiture et vols compris.